Un reportage vidéo présenté par Lana Corvus :
La version littéraire de Lilith :
Ayhé ayhé ayhé ayhé ayho ayho ayho ayho, écoute… Écoute le chant de la Terre notre Mère… Envole-toi avec ta queue en plumes autour de l’univers sans frontières. Mets en toi la flamme de la créativité et enfant de l’eau, puisses-tu renaître purifié(e) et puissant(e), guéri(e) et changeant(e)…
Cette année encore, des arbres et des pierres nous ont accueilli pour le Festival des Déesses et des Dieux, des fées et des lutins. Mais cette année, la lune et le soleil nous ont également fait l’honneur de leur présence.
Le Festival s’est déroulé le week end du 10 et 11 juin 2017 sur le thème de la fertilité. Un thème riche s’il en faut et généreux. Généreux parce qu’il a été traité sous son sens le plus large.
Nous nous étions donnés rendez-vous à la gare SNCF, ravis de nous retrouver. Étonnement, cette année, nous nous connaissions presque toutes et tous. Que ce soit parce que nous nous sommes rencontrés au Festival les années précédentes, dans le cadre d’une rencontre du Cercle Sequana ou bien par l’intermédiaire de l’un ou de l’une d’entre nous.
Arrivés sur notre lieu de campement, nous avons ouvert le Festival, présenté le programme et constitué les dream-teams qui allaient se partager les tâches liées à la logistique (repas, déchets, etc).
Notre premier acte après cela a été de déjeuner, car un bon festivalier est un festivalier qui mange ! Notre premier acte après cela a été de déjeuner, car un bon festivalier est un festivalier qui mange !
S’en est suivie une discussion animée par Boadicée Blue Crow sur la fertilité et ce qu’elle représente pour chacun. Dana, Boadicée Blue Crow, Eloa, Siannan et Léokady ont tour à tour apporté leur vision de la fertilité, en refusant par exemple de la réduire à la seule question de l’enfantement, et en incluant également la question de la fertilité pour le masculin, car bien souvent, la fertilité fait référence à quelque chose de féminin. La fertilité a également été abordée dans les domaines de la créativité, de l’artisanat et de l’art.
La notion d’abondance a également été abordée, car les deux vont de pair. Selon Dana, la fertilité a besoin d’être nourrie, à l’exemple du bouleau qui pourrit pour nourrir la forêt en devenir et lui permettre de croître.
Un échange sur la différence entre la stérilité et la mort a permit de définir deux périmètres qui au final se rejoignent, car si la mort fait partie de la vie et peut parfois permettre une plus grande fertilité, la stérilité quant à elle revêt un aspect plus radical. Mais, Eloa est intervenue en disant que même apparemment stérile, la terre finit toujours par faire naître quelque chose.
De façon plus légère, Leila Avalonia a présenté quelques anecdotes cocasses sur la fertilité à travers le monde :
– En Grande Bretagne, il existe un site où un géant est tracé par terre, le géant Cern Abbas, et les femmes sont censées venir dormir sur le terrain où il a été dessiné pour espérer tomber enceintes.
– La tombe de Victor Noir a également été évoquée. Elle se trouve au cimetière du Père Lachaise à Paris 20ème. Sa légende a des origines un peu obscures, le fait est que il est représenté sur sa tombe avec un entrejambe un peu protubérant et les femmes doivent l’embrasser sur les lèvres, poser une fleur dans ses mains et se frotter sur son entrejambes.
Enfin Siannan a rappelé les traditions françaises autour des menhirs, en Bretagne mais pas seulement. Symboles oh combien phallique, il était souvent d’usage de venir se frotter contre eux, toujours pour espérer faire naître sa descendance.
Parallèlement à cette parenthèse enchantée, Grand Pas a évoqué le fait qu’à ce jour, on commence à parler des limites de la fertilité, avec l’impact produit par l’ensemble des actes de l’humain sur son environnement.
Les mythes de la fertilité de Déméter et Perséphone ont été évoqués, ainsi que celui d’Isis et Osiris.
La discussion était suivie de la fabrication d’une amulette de fertilité faite avec du tissus, dans lequel on met un papier où des signes ont été tracés, ou des souhaits écrits. Des plantes ou des pierres peuvent également accompagner le papier. Elle est ensuite nouée et chargée le lendemain lors du grand rituel.
La discussion était suivie de la fabrication d’une amulette de fertilité faite avec du tissus, dans lequel on met un papier où des signes ont été tracés, ou des souhaits écrits. Des plantes ou des pierres peuvent également accompagner le papier. Elle est ensuite nouée et chargée le lendemain lors du grand rituel.
Suite à cette discussion, Lily Rose a conduit un premier atelier sur la vision périphérique. C’est une manière de penser le monde, de regarder différemment les choses. C’est comme avoir des petits frères et des petites sœurs qui nous amènent à sortir de nos certitudes et de notre vision ordinaire pour nous emmener dans un monde plus intuitif et magique où les autres sens participent à la vision. Pour ce faire, Lily nous a invité à nous éloigner les uns des autres afin de sortir des champs de vision des uns et des autres et nous laisser aller à « voir » autrement. Aidée de Rhiannon, elles nous ont mis dans les mains différents objets que nous devions toucher, sentir, écouter avant de les voir avec nos yeux.
Puis, elles sont repassées avec des paniers et nous devions piocher un objet dedans, en nous aidant de notre vision périphérique et « voir » cet objet avec l’aide de nos autres sens.
Puis, durant le temps libre, tandis que certains faisaient de la divination, d’autres sont partis chercher du bois pour la veillée, d’autres encore ont commencé à préparer le repas, et j’ai invité quelques membres (Elsa et Leila Avalonnia) à se joindre à moi pour préparer l’esbat du soir. Certes la pleine lune était à son apogée la veille, mais pour 24h de décalage, ça valait le coup de tenter un rituel de pleine lune. Et nous avons été comblés.
Le barbecue a ravi tous les participants, M. Léokady, cuisinier de métier, aidé de M. Boadicée, ont manié avec brio l’art de la braise, faisant griller les légumes, les saucisses à la viande et les merguez végétales. Des camemberts ont eu trop chaud sur le gril et délecté les fins palais. Enfin, comme chaque année, pour le dessert, nous avons sacrifié des scouts… Euh, des bananes dans lesquels nous avions mis des carrés de chocolat, le tout enveloppé dans du papier aluminium.
La veillée qui a suivi, nous a permis d’entendre des contes et d’écouter des chants bretons, des chansons de notre enfance et Lilith qui oublie la moitié des paroles de ce qu’elle a chanté, tout ça en étant sobre…
Un peu après 23h00, nous nous sommes rassemblés dans une petite clairière où la lune un peu basse encore projetait sa lumière bienfaisante sur nous. L’esbat était en rapport avec la lune de juin, que les anglo-saxons appellent la « Strawberry moon », ou la lune de fraise, celle de l’amour, pour faire court. Nous nous sommes d’abord ancrés avec la technique de l’arbre et, le cercle formé, nous avons appelé les éléments et imaginé une énergie rose (un nuage, une brume, un bonbon, tout ce qui peut évoquer la douceur et le confort). Puis nous avons lu l’appel à la Déesse de Elsa, chacun à son tour disant un ou plusieurs vers.
Nous avons ensuite fait une demande personnelle, en silence ou à haute voix et envoyé l’énergie vers la Lune. En nous tenant les mains, nous avons demandé à la Lune de nous retourner un peu de son énergie à elle. Nous avons laissé partir les éléments et clos le cercle.
De retour au campement, certains sont retournés discuter autour du feu, tandis que la majorité est partie dormir. Petit aparté : je serais intéressée par un rituel d’endormissement sous tente (en forêt ou ailleurs), car j’ai à chaque fois des déboires. Pourtant, cette nuit-là devait être parfaite, j’ai tout prévu ! Le matelas, l’oreiller, une amie festivalière m’a prêté un duvet très chaud et je m’apprêtais à passer une bonne nuit. Mais je n’ai pas prévu la chouette au-dessus de ma tête qui a crié toute la nuit et qui a changé de rythme juste au moment où mon cerveau commençait à s’habituer à ses cris réguliers… Je suis sortie furax de ma tente et j’ai lancé un pauvre « chut !!! » mais la chouette a crié de plus belle et j’ai cru voir la lune pleurer de rire.
Au matin, le café et le petit déjeuner attendaient les mines encore mal réveillées. A 10h, l’atelier des 4 éléments a été ouvert par Eva, moi et Lily Rose, avec l’aide des deux fées qui avaient beaucoup répété la veille pour garantir le succès de celui-ci. Les éléments ont été ressentis de différentes façons, par le chant, la danse, la nourriture et les liquides.
Le traditionnel marché païen a fait le bonheur des férus d’artisanat, entre les bijoux et chaudrons de Siannan, les savons de Boadicée Blue Crow, les peintures d’Alliath, les calendriers lunaires de Lana et mes attrapes-rêves, chacun est reparti avec de jolies emplettes. Dana a également proposé quelques pierres et livres à échanger.
Et que fait un bon festivalier après une bonne matinée ? Eh bien, il mange… Encore !
La dernière et presque la plus importante partie du festival arrivait doucement. L’autel a été installé par Siannan, les rubans déployés, et celles et ceux qui l’ont souhaité ont été maquillés.
Xavier a eu un traitement de faveur, puisque nos deux fées se sont défoulées sur son visage lui dessinant des cœurs, un dragon qui ressemble à un requin, des traits et des ronds…
Après une petite répétition, le rituel a pu commencer.
Hommage aux esprits du lieu, tracé du cercle, appel des éléments, de la Déesse et du Dieu. Méditation sur la fertilité et charge des amulettes, puis danse des rubans et chant autour du mât de mai. Libations, offrandes et clôture du rituel.
Enfin, le rangement et le nettoyage faits, chacun est reparti co-voituré ou accompagné à la gare.
C’est mon troisième festival d’affilée, et je dois bien dire qu’il a été très particulier. D’abord, parce que j’ai eu la chance d’y revenir une troisième fois et que j’étais accompagnée de ma fée, pour qui c’était le tout premier. Ensuite parce que l’endroit où nous campons est réellement fantastique, les énergies y sont bonnes et abondantes. Cette année, j’ai eu également la chance d’avoir des amis très proches avec qui j’ai l’habitude de ritualiser le reste de l’année, et j’ai pu revoir des personnes que j’apprécie beaucoup comme l’équipe du cercle Sequana, ainsi que Elsa, Lana, Rhainnon et Leila, pour ne citer qu’elles.
Cette année, nous avons eu la chance de faire un esbat en plus du grand rituel. Et cette année, j’ai eu le sentiment que tous les participants étaient en confiance et se sentaient chez eux. Aussi bien, chez eux, sur une terre familière que chez eux, dans une famille spirituelle aimante.
Pour finir, je fais une petite mention à Eloa, la pile électrique du festival, qui a dû sûrement nous faire cadeau d’un peu de ses réserves, parce que malgré mon peu de sommeil, et ma fatigue après le grand rituel, en rentrant chez moi j’ai réussi à passer l’aspirateur et à faire à manger. Ma chère Eloa, tu es la patronne des femmes au foyer ! (Sainte Eloa, dépoussiérez pour nous).
Il est temps maintenant de vous saluer chères lectrices et chers lecteurs, de vous souhaiter de nourrir vos âmes et d’être fertiles dans vos vies, dans vos rêves, dans vos amours et dans vos espérances. Par avance, un merveilleux été et de belles célébrations de sabbats et d’esbats.
Soyez toutes et tous bénis.